18 octobre - Nancy 2

Vendredi était notre dernier jour de cette deuxième semaine du Tour. Le matin la conférence générale de l'ECCAR se poursuivait par des ateliers. Jordan, Noémi, Haroun et Slimane ont tous les quatre choisi d'assister au même atelier: Entre Extrême-droite et racisme quotidien et moi j'ai voulu me rendre à l'atelier A sur comment s’engage la société civile dans la lutte contre le racisme : Promotion et mise en œuvre du plan d’action en 10 points. Nous étions une vingtaine de participants venant de toute l'Europe. La plupart étaient des élus, responsables associatifs, ou fonctionnaires municipaux. Nous avons parlé des politiques publiques concrètes pour mettre en œuvre le plan de lutte contre le racisme et les discriminations de l'ECCAR à l'échelle des villes du réseau. La présidente d'Amnesty internationale de Karlsruhe en Allemagne nous a notamment expliqué les relations entre l'antenne d'Amnesty et les autres associations qui luttent pour les droits des réfugiés avec lesquelles Amnesty partage ses locaux sur place ainsi que ses relations avec la mairie mais aussi les associations ou groupuscules fascistes. Ensuite les participants se sont séparés en deux groupes. L'un pour trouver des solutions pour une lutte efficace contre les discriminations, réunion où je me suis retrouvée. J'en ai profité pour parler de notre proposition du programme F.L.E.U.R : de l’anonymisation des demandes de logements à de l'application à l'échelle des villes de la lois sur le CV anonyme. Le second groupe s'est focalisé lui sur la montée de l'extrême droite et la manière dont on pouvait endiguer cette tendance. Les participants de mon groupe notamment une représentante norvégienne ont fini par proposer comme solution la discrimination positive. Cela étant en contradiction avec le principe d'égalité, j'ai expliqué pourquoi nous,à la FNMDP, nous y étions opposés.

Le second groupe a fini sur le "phénomène" de l'islamophobie selon leurs termes. Les quatre autres marcheurs, qui ont assisté à l'atelier C étaient dans un amphithéâtre avec des lycéens. Ils y avaient de nombreux intervenants : Nico Vandeputte (Ghent), Jens Sjöström (Botkyrka), Martina Mittenhuber (Nuremberg), Sonja Dudek (Berlin), Irene Malmberg (Malmö), Cor van de Griendt (UNITED), Claire Fernandez (ENAR), Aline Le-Bail Kremer (SOS Racisme), Rui Gomes (No Hate Speech Movement.), Charlene Rosander (Afro-Swedish Forum for Justice). La question du racisme sur les réseaux sociaux a été évoquée et un intervenant a insisté sur l'importance de l'éducation pour lutter contre la haine raciale, qui est largement diffusée à travers ces réseaux. Noémi est intervenue en digne avocate en devenir pour savoir ce qu'il en est des sanctions à l'encontre des auteurs de propos racistes ou haineux sur le net. Son interlocuteur lui a répondu que dans ces réseaux il est toujours délicat de prendre des sanctions étant donné que le foyer d'hébergement du compte est souvent dans un pays étrangers où la législation qui s'applique est différente. La loi française ne peut donc pas fonctionner. Souvent c’est aux  Etats-Unis où le principe de liberté d'expression permet de tenir de tels propos en toute impunité. Ainsi Noémie a demandé s'il n'était pas possible de prévoir une loi à l'échelle internationale pour sanctionner ce type de délits. Cela est semble-t-il difficile voire impossible. Peu après elle, Slimane est intervenu longuement à la suite de la remarque d'une lycéenne qui se demandait si les immigrés n'étaient pas eux-mêmes les responsables du racisme dont ils font l'objet. Slimane a alors pris le temps d'expliquer aux élèves la différence entre le racisme et les discriminations car ce n'était pas clair pour certains lycéens. Il a ensuite fait un discours sur la nécessité de ne pas avoir de préjugés que ce soit sur les immigrés ou les policiers etc... Et de ne pas raisonner en fonction des préjugés ou des clichés qui peuvent exister sur telle ou telle catégorie de personne.