Procès à Metz de Cassandre Fristot, ancienne élue FN pour incitation à la haine antisémite

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La Maison des Potes était en procès le mercredi 8 septembre 2021 au tribunal correctionnel de Metz contre l'antisémitisme insidieux. 

La Maison des Potes, représentée par Me Bernard Petit, bâtonnier, s'est portée partie civile le 8 septembre 2021 contre Cassandre Fristot, poursuivie pour incitation à la haine raciste contre les juifs. Le 20 octobre 2021, elle a été condamnée à 6 mois de prison avec sursis. 

Cette ancienne élue FN au conseil municipal d'Hombourg le Haut et candidat FN aux élections législatives, ancienne cheffe de cabinet du vice-président du FN, est jugée pour avoir, de manière insidieuse dans une manifestation contre le pass sanitaire, accusé de "traîtrise" une liste iconoclaste de personnalités qui, pour l'essentiel, n'ont en commun que le fait d'être juives.

La militante d'extrême droite avait inscrit sur sa pancarte, qu'elle brandissait durant la manifestation, les noms de plusieurs responsables politiques, hommes d'affaires et intellectuels, dont la plupart sont juifs, avec le slogan "Mais qui ?"

Ce slogan est apparu à la suite d'un entretien en juin sur la chaîne CNEWS d'un général à la retraite, Daniel Delawarde, signataire d'une tribune évoquant le "délitement" de la France et publié par l'hebdomadaire "Valeurs actuelles". A la question "Qui contrôle la "meute médiatique" ?" et après plusieurs relances, il avait répondu "La communauté que vous connaissez bien", avant d'être coupé par le présentateur Jean-Marc Morandini.

Le juif comme bouc émissaire avait fait sa réapparation dans la rue avec les Gilets jaunes, de manière marginale, infiltrée, insidieuse. Dans les défiles des antivaccins et des antipass, un antisémitisme totalement décomplexé instrumentalise la pandémie. Il est toujours l'expression d'une minorité, mais elle ne se cache plus pour s'exprimer.

Les effluves nauséabondes qui polluent les cortèges font remonter au temps de l'affaire Dreyfus, quand une haine obsessionnelle et paranoïaque s'étalait sans vergogne, assimilable à celle dont est la cible Emmanuel Macron et, par extension, la communauté dont il serait le complice. Ils émanent d'encore plus loin, de cette peste du Moyen-Âge dont les juifs avaient été désignés responsables. La Covid devient un prétexte détestable pour ranimer la légende des empoisonneurs de puits.

Il s'agit clairement d'une incitation à la haine antisémite et il s'agit d'un délit qui doit être réprimé.