Etape de Béziers

 

Partis de Montpellier à midi, les marcheurs du tour de France sont arrivés à la cité de l’extrême droite aux environs de 14h. L’étape de Béziers a commencé avec la rencontre avec la CIMADE à 16h et demie. Les militants de la structure ont décrit le contexte social et politique et de la ville dont la principale caractéristique repose sur la discrimination des populations musulmanes et immigrées. A cela s’ajoute le manque de transparence dans la gestion de la municipalité par Robert Ménard. Le Maire aurait employé des contractuels en plus d’un réseau de soutien qui s’occupe de sa promotion et de sa campagne de contre-manifestation. Le Maire serait également soutenu par l’église catholique et la bourgeoisie. L’actuel maire a réussi à mettre en place une stratégie qui consiste à avoir un public (minoritaire) mais très actif dans toute la ville pour asseoir son autorité.

La CIMADE a révélé le manque de concertation, les propos haineux et la dictature instaurée à la Mairie qui ont conduit à la démission une conseillère municipale. La structure n’a pas cessé de mentionner la passivité d’une grande partie de la population et de dénoncer la manipulation des électeurs issus de l’immigration. Le Maire aurait promis des logements et du travail aux maghrébins pour obtenir leur vote. Contrairement à l’idée véhiculée par Ménard, la population ne lui est pas favorable. Cependant, l’élection de Ménard à Béziers montre que le réseau antiraciste n’arrive pas à s’implanter dans la municipalité et à peser contre la préférence nationale.

Le mouvement de gauche reste très faible dans la municipalité et la population joue à la résignation. Cependant, un réseau de citoyens solidaires s’est constitué depuis 2 ans mais il reste morcelé car les différentes structures ne partagent pas la même stratégie. La CIMADE quant à elle reste presque inaudible car elle ne dispose pas d’une puissance médiatique efficace.

 

 

Face à cette situation, le Délégué Général de la Fédération des Maisons des Potes qui accompagne les marcheurs a présenté aux différentes associations présentes la campagne ‘’unis pour l’égalité’’ et les différentes propositions soutenues par les Maisons des Potes pour lutter contre les discriminations et la préférence nationale. Les marcheurs ont proposé à la CIMADE et aux associations présentes, à s’engager pour plus d’action pour le droit de vote des étrangers ; l’égalité d’accès au logement et à l’emploi ; la régularisation des travailleurs sans papiers mais aussi à surtout à poursuivre en justice les élus coupables de racisme ou de discrimination.

Les marcheurs du tour de France ont présenté le dernier sondage réalisé par l’institut Louis Harris Interactive pour la Maison des Potes. Cette étude montre que plus 70% de la population en moyenne soutiennent la lutte contre le racisme et les discriminations. Ceci devrait servir de base pour dissuader les racistes et encourager les militants.

La Marseillaise du 23 novembre 2016


 

 

LA MARSEILLAISE 

Les Maisons des potes de ville en ville

  • Écrit par  Annie Menras
  • mercredi 23 novembre 2016 08:28
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Lundi soir devant la mairie de Béziers. Photo AMLundi soir devant la mairie de Béziers. Photo AM L'utilisation de l'article, la reproduction, la diffusion est interdite - LMRS - (c) Copyright Journal La Marseillaise
 

A Béziers lundi soir, le Tour de France « Unis pour l'Égalité » a fait étape mercredi à Beaucaire et est aujourd'hui à Montpellier.Dans chaque commune, les « potes » rencontrent des associations qui luttent contre le racisme et les discriminations.

Ce n'est pas la « marche pour l'égalité et contre le racisme » qui avait tant marqué les esprits en 1983, mais les objectifs de ce Tour de France « Unis pour l'égalité » sont les mêmes que ceux qui étaient portés voilà 33 ans par ce que certains médias avaient appelé « la marche des beurs ».

« Le contexte n'est pas le même », analyse Samuel Thomas, parti de Marseille le 14 novembre et qui arrivera avec 4 ou 5 « piliers » de l'initiative à Douai le 17 décembre. Entre temps, d'autres militants auront rejoint « les Maisons des potes » à l'origine du Tour de France. Trois décennies après la « marche », à chaque étape, les militants rencontrent les associations qui se battent plus que jamais contre le racisme et les discriminations.

A Béziers lundi, avant de se rendre devant la mairie, les militants ont rencontré la Cimade, l'ABCR, le Secours populaire, la Ligue des droits de l'Homme, dont plusieurs ont maille à partir avec Robert Ménard. « Sur le terrain, ils font un travail formidable et ils méritent un coup de pouce, remarque Samuel Thomas, On ne salue jamais assez le bénévolat des militants », appuie-t-il.

Hier, l'équipe était à Beaucaire, « comme nous sommes allés à Fréjus vendredi et avant cela à Vitrolles et Toulon, villes qui ont su mettre hors du jeu politique le Front national ». Dans ces communes, le FN avait essayé de mettre en place la prime de naissance réservée aux Européens. « Aujourd'hui on continue à expliquer aux habitants que les maires ne peuvent contourner la loi. » Le Parlement européen a d'ailleurs levé hier l'immunité parlementaire de l'eurodéputé Jean-François Jalkh, premier vice-président du Front national, à la demande de la justice française qui souhaite le poursuivre pour avoir donné son aval à une publication préconisant la « préférence nationale » dans l'attribution de logements sociaux. Il avait publié avant les municipales de 2014 un guide de l'élu où il demandait que les municipalités qui allaient être dirigées par des élus FN ou soutenues par lui, mettent en place cette préférence.

Dans toutes les communes où le Tour de France fait étape, il demande au maire de ne « donner leur signature à un candidat à l'élection présidentielle que s'il s'engage en échange à se battre contre le racisme et les discriminations ».

Les militants ont demandé à être reçus par le maire de Montpellier, où ils sont ce jeudi. Ils seront en tout cas à 13h devant l'Hôtel de ville. Dans la soirée, ils participeront avec l'association Entre les deux rives, qui organise beaucoup de manifestations culturelles, à un débat avec des associations sportives des quartiers. Le thème en sera « le racisme dans le sport ».

La raison de ces étapes est la volonté « de gagner la bataille des idées contre l'extrême droite » et de « faire de l'égalité, une réalité. » Parmi les propositions la mise en oeuvre du CV anonyme, le respect du principe « à travail égal, salaire égal » ou la régularisation des sans-papiers.