Ce n'est pas la « marche pour l'égalité et contre le racisme » qui avait tant marqué les esprits en 1983, mais les objectifs de ce Tour de France « Unis pour l'égalité » sont les mêmes que ceux qui étaient portés voilà 33 ans par ce que certains médias avaient appelé « la marche des beurs ».
« Le contexte n'est pas le même », analyse Samuel Thomas, parti de Marseille le 14 novembre et qui arrivera avec 4 ou 5 « piliers » de l'initiative à Douai le 17 décembre. Entre temps, d'autres militants auront rejoint « les Maisons des potes » à l'origine du Tour de France. Trois décennies après la « marche », à chaque étape, les militants rencontrent les associations qui se battent plus que jamais contre le racisme et les discriminations.
A Béziers lundi, avant de se rendre devant la mairie, les militants ont rencontré la Cimade, l'ABCR, le Secours populaire, la Ligue des droits de l'Homme, dont plusieurs ont maille à partir avec Robert Ménard. « Sur le terrain, ils font un travail formidable et ils méritent un coup de pouce, remarque Samuel Thomas, On ne salue jamais assez le bénévolat des militants », appuie-t-il.
Hier, l'équipe était à Beaucaire, « comme nous sommes allés à Fréjus vendredi et avant cela à Vitrolles et Toulon, villes qui ont su mettre hors du jeu politique le Front national ». Dans ces communes, le FN avait essayé de mettre en place la prime de naissance réservée aux Européens. « Aujourd'hui on continue à expliquer aux habitants que les maires ne peuvent contourner la loi. » Le Parlement européen a d'ailleurs levé hier l'immunité parlementaire de l'eurodéputé Jean-François Jalkh, premier vice-président du Front national, à la demande de la justice française qui souhaite le poursuivre pour avoir donné son aval à une publication préconisant la « préférence nationale » dans l'attribution de logements sociaux. Il avait publié avant les municipales de 2014 un guide de l'élu où il demandait que les municipalités qui allaient être dirigées par des élus FN ou soutenues par lui, mettent en place cette préférence.
Dans toutes les communes où le Tour de France fait étape, il demande au maire de ne « donner leur signature à un candidat à l'élection présidentielle que s'il s'engage en échange à se battre contre le racisme et les discriminations ».
Les militants ont demandé à être reçus par le maire de Montpellier, où ils sont ce jeudi. Ils seront en tout cas à 13h devant l'Hôtel de ville. Dans la soirée, ils participeront avec l'association Entre les deux rives, qui organise beaucoup de manifestations culturelles, à un débat avec des associations sportives des quartiers. Le thème en sera « le racisme dans le sport ».
La raison de ces étapes est la volonté « de gagner la bataille des idées contre l'extrême droite » et de « faire de l'égalité, une réalité. » Parmi les propositions la mise en oeuvre du CV anonyme, le respect du principe « à travail égal, salaire égal » ou la régularisation des sans-papiers.