Procès des profanateurs du cimetière juif de Sarre-Union (2/2)

La Maison des Potes était en procès contre les profanateurs du cimetière juif de Sarre-Union le 28 septembre 2018. 

C'est en fait la deuxième partie du procès qui s'est tenue le 28 septembre 2018. Les 5 profanateurs avaient été jugés et condamnés par le Tribunal pour enfants de Saverne le 15 septembre 2017 à des peines de prison avec sursis de 8 à 18 mois et à des travaux d'intérêt général. Ils avaient détruit et profané 250 tombes juives le 15 février 2015.

Sur les "intérêts civils", l'affaire avait été renvoyée à de nombreuses reprises pour permettre la réalisation d'expertises sur les coûts des travaux de réparation des tombes fracturées. Le Tribunal pour enfants de Saverne a examiné le 28 septembre 2018 les demandes de réparation des préjudices matériels et moraux des parties civiles (les familles de défunts dont les tombes ont été détruites et profanées, la Maison des Potes-Maison de l'Egalité, LICRA, MRAP, Consistoire Israélite du Bas-Rhin, Bureau National de Vigilance Contre l'Antisémitisme (BNVCA), SOS Racisme du Haut-Rhin.

Lors du procès des jeunes profanateurs, la Maison des Potes a démontré les liens étroits entre des profanateurs et le leader du Front National de Sarre-Union. Le tribunal a souligné que les profanateurs avaient fait des cris nazis et des saluts nazis lors de leurs profanations et avaient téléchargé des images et des chansons d'inspiration nazie. La Maison des Potes avait demandé qu'un sixième jeune lycéen soit, lui aussi, jugé pour complicité de profanation. Il a été établi par l'enquête de police que ce sixième homme qui a enseigné à 2 des profanateurs les thèses antisémites, négationnistes, en vantant les mérités du nazisme.

Les parents des jeunes mineurs et leurs assurances vont devoir probablement payer les réparations que le tribunal va réclamer aux 5 jeunes profanateurs condamnés, mais les adultes qui ont endoctriné dans l'idéologie raciste et antisémite ont soigneusement été épargnés par la justice.

Pour la Maison des Potes, il est clair que les venues de Jean-Marie Le Pen dans la famille du vieux leader local du FN peu de temps avant la profanation, et celle de Bruno Gollnisch la veille de la profanation auprès du jeune leader du FN de Sarre-Union, ont contribué à galvaniser la haine des juifs de ces jeunes profanateurs. 

Pour que 5 ou 6 jeunes démolissent pendant toute une après-midi non pas 10, non pas 20 mais 250 tombes d'un cimetière juif en criant "Heil Hitler !", il faut une sacrée haine antisémite. Les adultes ont endoctriné ces 5 profanateurs et le 6e lycéen "oublié" par le juge d'instruction ont été épargnés par la justice et continuent de propager leur haine du juif dans un village de 3000 habitants qui votait FN à près de 40% aux élections municipales de 2014, quelques mois avant la profanation de 2015.