Etape d'Amiens
La visioconférence a démarré avec l’intervention de Lucienne Nombo, représentante de la Maison des Potes à Amiens. Elle fait un état des lieux de la situation d'Amiens, en ce qui concerne leur structure qui a manqué de moyen et d’organisation pour l’accueil des marcheurs de l'égalité.
Par la suite, elle fait la plaidoirie de la lutte contre le racisme. Elle déclare que pour y arriver il faut faire la promotion du vivre ensemble, et encourager les gens à aller les uns vers les autres. Elle explique la gêne à prononcer le mot « racisme » pour le contenu grave qu’il véhicule, cependant on doit le dire, on doit dire les choses telles qu’elles sont, martèle-t-elle. Si on ne le dénonce pas, on ne prend pas acte par l’engagement et d’enlever le voile qui cache le visage du racisme, on ne pourra pas avancer dans la lutte, insiste-t-elle. Par la suite, elle présente l'aspect diversité et plurielle de la ville d’Amiens qui est une ville vivante et qui a beaucoup évolué.
Après cette introduction de Lucienne, Ayih, élève-avocat à la Maison des Potes intervient pour présenter la proposition numéro 4 qui consiste à mettre en place une maison de la justice et du droit pour garantir à tous les justiciables de la commune, notamment ceux victimes de racisme et de sexisme, les conseils d’un avocat mis à disposition par la municipalité. Un dispositif qu’Ayih présente comme un dispositif très important pour faire reculer les injustices et le racisme.
Ensuite, Redouane présente la proposition de la régularisation des sans-papiers, avant que Nouara, responsable du dispositif SOS Stage ne prenne la parole pour se présenter et présenter sa proposition pour le testing et le dispositif SOS Stage.
Par la suite Moustapha, élève-avocat à la Maison des Potes, défend à son tour la proposition qui vise à une régularisation générale des sans-papiers dans toute l’Europe, qui est une directive européenne pour l’Egalite des traitements sans distinction de race ou ethnie. Proposition qu’il juge très importante au même titre que le 21 mars, qui doit en ce sens, comme le 21 mars, être revendiquée telle que l'exige la directive européenne qui est fondamentale.
Une des invités, Raphaëlle, poursuit en se présentant et en exprimant son enthousiasme d'être présente car les luttes antiracistes et les combats pour la justice la préoccupent particulièrement car ce sont des valeurs dans lesquelles elle est éduquée depuis toute petite. Elle fait partie du réseau solidaire amiénois dont fait partie Martine Tekaya, vice-présidente du comité de la Somme Femmes Solidaires.
Dans le cadre de ces activités, elle a donné des cours de français à des soudanais mais pas que, elle a également aidé et suivi les demandeurs d’asile dans leur procédure, en les mettant en contact avec des structures susceptibles de les aider.
Entre ces interventions et présentations, Samuel interviendra pour poser une question, au sujet de la situation et de l’état des associations, des centres sociaux et des structures anti-racistes à Amiens pour dresser le paysage de la situation.
Pour répondre à la question, Lucienne Nombo va insister sur son parcours dans le cadre associatif qui a été rendu possible grâce à des personnalités politiques comme le maire d'Amiens qui fut une personne ressource sur qui elle a pu compter pour faire avancer la cause des femmes, en démontrant que les femmes, elles aussi ont un rôle à jouer dans le développement de la ville et qu’elles savent se battre.
Grâce à cette action autour de l’association, certaines femmes de son entourage ont pu trouver des emplois ailleurs et sont parties, ce qui fait qu’elles ne sont restées que deux femmes au sein de la structure, mais elles arrivent quand même à mener un certain nombre d'actions. Reconnaissante, elle rend hommage à la mairie de la ville d’Amiens par le biais de leur maire qui les aide, les assiste et les soutient, et grâce aux projets et aux actions que mène leur association qui existe depuis 1995.
Par la suite, elle fera état du cas des femmes seules, qui font face à l'enfermement, à l'isolement. Grâce à leurs actions associatives, ces femmes arrivent à s'en sortir, son association constitue le relais entre ces personnes fragiles au sein de la population et la ville d’Amiens. Étant au cœur de la souffrance d’une certaine partie de la population, elle peut témoigner que ces souffrances sont entendues grâce au dispositif du CCAS qui fait énormément de choses. Elle évoque aussi l'idée d'encourager les populations à sortir de leur maison pour aller à la recherche de solutions à leurs problèmes.
Elle met l’accent sur la participation active de la population pour contribuer aussi aux changements et à l'amélioration des situations. « Cette tâche ne devait être laissée qu’aux hommes politiques ou qui détiennent le pouvoir » affirme-t-elle.
A la fin de cette longue intervention de Lucienne Nombo, Samuel introduit la question de l’accompagnement des demandeurs d’asile ou de ceux qui cherchent à renouveler leur carte de séjour, en demandant à Lucienne si leur structure agit dans ce sens pour aider et orienter ces personnes dans leurs démarches, sachant les restrictions préfectorales n’arrangent pas la situation.
Samuel demande également à Lucienne Nombo si elle pourra mobiliser les femmes que l’association aide et accompagne pour l’organisation du 21 Mars ?
Au sujet de ces questions et particulièrement sur la question des migrants, Raphaëlle fait état de la marche pour les migrants qui a été organisée à Amiens. Cependant, elle propose pour en savoir davantage de solliciter les personnes qui sont directement concernées et qui pourraient en parler beaucoup plus largement à travers le réseau solidaire Amiens.
Sur la question des sans-papiers Lucienne déclare ne pas trop vouloir s’y aventurer pour ne pas dire n’importe quoi, car elle n’est pas impliquée sur ces questions. Personnellement, en tant que citoyenne amiénoise et volontaire, elle accompagne souvent des sans-papiers ou de jeunes étudiants à la préfecture grâce à ces connaissances et contacts. Jusque-là, elle n’a pas encore eu de soucis pour les jeunes qu’elle accompagne. Elle évoque également son engagement personnel pour aider et soutenir de jeunes migrants ou des personnes dans la rue. Elle émet aussi l’idée de monter ce projet avec la Maison des Potes pour résoudre le problème des migrants et que ce projet puisse même aller dans le sens international pour emmener les chefs d'Etat de ces pays d'où viennent les migrants pour aider les jeunes et les accompagner afin qu’ils puissent rester chez eux.
La visioconférence finit par une proposition qui fait l'unanimité et qui est le 21 Mars, date pour laquelle s’engagent Lucienne et Raphaëlle, cette dernière affirmant qu’il y aura certainement des volontaires qu’elles connaissent et qui seront très engagés sur cette question.