Baromètre 2019 sur la lutte contre les discriminations en France

 Baromètre 2019 sur la lutte contre les discriminations en France
Enquête réalisée en ligne les 24 et 25 octobre 2019. Échantillon de 1014 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

Comment sont perçues différentes propositions de mesures pour lutter contre les discriminations en France ?

 

Pour la cinquième année consécutive, Harris Interactive accompagne Maison des Potes dans la réalisation d’un baromètre visant à mesurer l’opinion du grand public quant à différentes mesures afin de lutter contre les discriminations. D’abord menée dans toute l’Europe en 2015 et 2016, l’enquête se concentre depuis 2017 sur le cas particulier de la France et sur les évolutions de perceptions internes au pays.

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Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?

 

  • On constate, depuis le début du baromètre en 2015, une perception à deux vitesses qui distingue les mesures de lutte contre les inégalités, notamment dans le travail – accueillies très favorablement – et les mesures où la citoyenneté et notamment l’accès à la citoyenneté sont mises en jeu – où les Français sont davantage divisés.

 

  • Avec la même régularité que les années précédentes, les quatre premières mesures reçoivent l’approbation de plus de 7 Français sur 10, avec un soutien toujours à la hausse : garantir à tous la même rémunération et la même retraite à toutes les personnes exerçant le même travail sur le territoire français, quelle que soit leur nationalité (86%, +4 par rapport à 2015) ; renforcer les sanctions juridiques en Europe contre les employeurs coupables de discrimination à l’égard de l’origine, de la nationalité, de la couleur de peau ou de la religion (85%, +1 point par rapport à 2018, +5 points par rapport à 2015) ; autoriser les recours collectifs en justice pour les victimes d’une même discrimination (77%, +2 points par rapport à 2015) ; et enfin anonymiser les candidatures (CV) examinées par les employeurs (75%, +3 points par rapport à 2015). On constate notamment que dans un contexte où la question de l’harmonisation des systèmes de retraites en France est débattue, la mesure concernant l’uniformité de la rémunération et des retraites pour tous devient même l’enjeu le plus soutenu.

 

  • Les trois mesures suivantes, qui intègrent davantage la notion de citoyenneté, sont toujours jugées avec plus de nuance par les Français avec, cette année, une légère baisse du soutien qui leur est accordée. La régularisation des travailleurs étrangers sans papiers disposant d’un contrat de travail (56%, -3 points par rapport à 2018), retrouve son niveau d’adhésion de 2015. L’idée d’autoriser les étrangers non-communautaires à devenir titulaires de la fonction publique (51%, -4 points par rapport à 2018) perd également des soutiens et retrouve l’un de ses niveaux les plus bas. Alors que l’an dernier, pour la première fois, la question d’élargir le droit de vote aux élections municipales et européennes aux étrangers non-communautaires recueillait la faveur d’une courte majorité de Français, elle les divise cette année complètement, 50% s’y montrant favorables (-3 points), 50% défavorables.

 

  • Comme chaque année, certaines catégories de population continuent à se distinguer par leur plus grand soutien à toutes ces mesures. Sensibilisées à ces questions sur le plan personnel, les personnes dont les parents ne disposaient pas de la nationalité française à leur naissance sont plus nombreuses à se montrer favorables à ces différentes propositions. C’est également le cas des personnes qui se déclarent proches idéologiquement des formations politiques de gauche. On note enfin, alors même que les trois mesures engageant l’accès à la citoyenneté sont en baisse, que les plus jeunes se démarquent par le soutien particulier qu’ils leur apportent, de façon plus prononcée que leurs aînés.