POLITIQUES MUNICIPALES EN 2014 CONTRE LES SÉGRÉGATIONS DANS LE LOGEMENT ?

 

Un intervenant

J’ai peut-être une idée, avec beaucoup d’humilité, à vous soumettre. Pour peut-être représenter l’anonymisation au parlement, pourquoi ne pas faire une pétition au niveau national et la faire circuler par les réseaux sociaux ?

 

 

 

Soumia Zahir Conseillère municipale d'Aubervilliers déléguée au logement

Aujourd’hui les politiques parlent de « mixité sociale ». Moi, je n’aime pas du tout ce terme. Je préfère parler d’équilibre social et de mixité dans l’habitat. C’est avoir par exemple des personnes qui sont au RSA, des fonctionnaires, des cadres, etc… La mixité de l’habitat, c’est tout simplement d’avoir des types de logements, tels que les PLAI, PLS, etc… qualifiés selon les plafonds de ressources des candidats, dans le même immeuble.

 

 

 

Une intervenante

Dans le cadre de la politique du logement, comment peut-on favoriser donc l’attribution du logement pour tous à un prix tout à fait accessible ?

 

 

 

Manuel Domergue, membre de la direction d'EELV en charge du logement sur le logement

Le 1 % logement consiste à prendre 0,45 % sur la masse salariale, donc sur votre feuille de paie, pour alimenter une collecte et faire en sorte que les partenaires sociaux puissent participer à la politique du logement et donc avoir un quart des attributions des logements sociaux. En général, un employeur n’a pas de critères sociaux. Il ne répond pas à l’intérêt général, il répond à son intérêt en tant qu’employeur qui est de loger des salariés à lui qui sont des salariés stables. Et de préférence, plutôt des cadres, puisque le responsable d’une entreprise passe ses journées à côté des cadres et non des manœuvres et des précaires.

 

 

 

 

Un intervenant

À la rigueur, il y a 2 ou 3 ans, pendant l’ancien gouvernement, il fallait se battre, il y avait plein d’inégalités, de discriminations, problèmes liés à l’emploi, enfin l’emploi des jeunes, liés au logement, liés à l’éducation. Et je me dis là, c'est la gauche, PS, les Verts. Et des fois, on est au bord de remettre sa carte parce qu'on se dit : on a tous les pouvoirs au niveau local, au niveau départemental, au niveau régional et au niveau national. C'est nous. Peut-être à un moment, c'est au gouvernement actuel en place de dire : le problème du logement, le problème de l’anonymisation, l’accès au logement, c'est un problème national, donc réponse nationale. C'est comme l’éducation, c'est comme l’emploi, donc pourquoi ce n'est pas le gouvernement qui mettrait en place une loi visant l’anonymisation dans toutes les villes, toutes les communes de France.

 

 

 

Une intervenante

Normalement, le principe de mixité sociale, c'est une injonction depuis 30 ans. Mais on fait bien le constat que dans nos territoires, ce n'est pas bien appliqué. J’ai bien aimé votre réponse qui effectivement est vraie, ça avance très lentement.

 

 

 

 

 

Caroline Adomo, candidate à Champigny sur Marne

Alors donc à Champigny, la question du logement est fondamentale, puisqu’on a à peu près notamment 4 000 personnes qui sont en attente d’un logement social. C’est une ville qui a un taux de logements sociaux qui n’est pas très éloigné des 40 % et qui souhaite en construire plus, ce qui ne s’inscrit pas dans la logique des habitants et des différents partis de gauche, puisqu’on est parti sur le constat que dans le cadre, dans le contexte donc du grand Paris entre autres, il va y avoir une pression au niveau des logements qui va être un peu plus importante, puisque normalement, la métropole devrait récupérer la compétence logement. C’est encore en cours de débat au Sénat. Il faut de la mixité sociale, il faut que dans le cadre du grand Paris, tous les territoires soient concernés de droite comme de gauche et les villes les plus pauvres comme les villes les plus riches soient concernées par la problématique du logement social. Donc nous, on est parti sur notre programme de dire qu’il fallait limiter le nombre de constructions de logements sociaux et surtout, que ça puisse se faire aussi sur d’autres territoires qui vont composer le grand Paris. Pourquoi ? Parce que d’abord, il faut qu’il y ait des règles de transparence, évidemment, des règles de transparence qui soient connues et des élus et des habitants et des bailleurs sociaux, qui soient des règles qui soient publiées. La lutte contre la ségrégation urbaine aussi passe par le fait de repenser sur la notion de quartier. Je prends un exemple, je prends moi mon vécu. C’est vrai que quand on habite dans un quartier, quelquefois, c’est un quartier qui peut être stigmatisé par les autre habitants, on n’a pas l’impression d’appartenir à la ville. Et je pense qu’il faut peut-être repenser les quartiers dans le sens où recréer du lien entre les quartiers, mais peut-être effacer cette notion de quartier pour simplement arriver à la notion de ville. D’un autre côté aussi, on s’est dit que dans les nouvelles constructions qui devaient se faire, il fallait que ces constructions tiennent compte du critère intergénérationnel. C'est-à-dire de pouvoir… qu’il y ait un mélange entre les générations, entre les genres, entre je dirais les types de situation familiale pour espérer assurer cette mixité. Alors, quand on parle de lutte contre la ségrégation, il faut aussi parler de parcours résidentiel. Je pense qu’il faut pouvoir l’encourager. Très peu de communes, alors je ne parle pas de celles de droite, mais je parle notamment sur la gauche, n’ont pas forcément l’approche de faire… de proposer un parcours résidentiel à leurs habitants. On peut vivre en HLM, mais je pense qu’il faut aussi pouvoir, en matière de politique du logement, essayer de mettre en place une politique pour que les gens qui vivent en HLM puissent aussi avoir une perspective de vivre autre part qu’en HLM. C’est ce qu’on appelle un parcours résidentiel. Et pour ça, donc, il faut construire des logements qui permettent aussi ce type de parcours et ne pas seulement se contenter à construire des logements sociaux sans perspective autre. Alors, sur la question de l’anonymisation, moi, je suis pour, je te l’avais dit, Samuel, je fais partie de ces personnes et de ces candidats qui vont signer, s’il y a une tribune à porter, qui vont la signer. Je vous remercie pour votre écoute.


Logement : Caroline Adomo, candidate à... par FNMDP